Elon Musk lance Grok, l’équivalent de ChatGPT sur X


Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, à gauche, avec le président de X, Elon Musk, le 2 novembre à Londres lors d’un sommet sur l’intelligence artificielle.

X, anciennement Twitter, a lancé sa propre intelligence artificielle (IA) générative sur le modèle de ChatGPT (OpenAI) ou Bard (Google), samedi 4 novembre. Pour l’instant réservé à une poignée d’utilisateurs présélectionnés par la société, le service, baptisé Grok, sera à l’avenir réservé aux abonnés « Premium Plus » du réseau social (16 euros par mois environ).

Le nom « Grok » est une référence à un terme d’argot en informatique, inspiré d’un roman de Robert Heinlein, désignant une compréhension profonde et instinctive. Sur son principe, le nouveau service de X ne diffère pas beaucoup de ses concurrents : l’interface permet de poser des questions et d’obtenir des réponses écrites.

Mais là où Bard et ChatGPT ont mis en place diverses limitations pour éviter les dérives, Grok n’en impose que très peu. Ses concurrents s’empêchent notamment de répondre à des questions sur des événements d’actualité et n’utilisent pas de données récentes pour s’entraîner, mais Grok, lui, le fait. L’entreprise affirme ainsi que le robot conversationnel s’appuiera sur « une connaissance en temps réel du monde via la plateforme X ».

Il peut aussi proposer des réponses humoristiques ou « sexy », ce que ses concurrents se refusent à faire pour éviter les dérapages. Résultat, certaines requêtes débouchent sur des réponses étonnantes : Elon Musk, le patron de X, a ainsi publié un exemple de réponse à la question « Comment fabriquer de la cocaïne ? », expliquant qu’il faut « espérer ne pas se faire exploser ou arrêter ».

Discours paradoxal

L’annonce du lancement de Grok intervient juste après la tenue d’un sommet sur l’intelligence artificielle à Londres, auquel participait M. Musk. Ce dernier dénonce depuis plusieurs mois les « dangers » que ferait courir l’IA à l’humanité, tout en développant en parallèlle ses propres modèles d’IA. Le point d’orgue du sommet, qui n’a débouché sur aucune mesure concrète, était une interview d’Elon Musk par Rishi Sunak, le premier ministre britannique, durant laquelle le multimilliadaire a réitéré ses crainte qu’une IA prenne un jour le contrôle de l’humanité, tout en arguant que les avancées réalisées en matière d’intelligence artificielle allaient conduire à la fin du travail et à une société utopique.

Depuis son rachat par le patron de Tesla, il y a un an, la valeur de X a été divisée par plus de deux, selon des documents internes de l’entreprise. M. Musk a lancé des dizaines de projets pour tenter de redynamiser le réseau social, dont il dit vouloir faire à terme une « super app » incluant toute la vie numérique de ses utilisateurs, y compris leurs comptes en banque. Les projets d’IA génératives ont pu lever de très importantes sommes d’argent ces derniers mois, portés par le succès de ChatGPT. Le développement de Grok apparaît ainsi comme une nouvelle manière de tenter de renflouer la valorisation de l’entreprise.

Le Monde



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